2. Nombres complexes

2.1 Définition formelle

L'ensemble des nombres complexe est défini comme :

C={z=a+ib(a,b)R2 et i2=1}

On note alors

a=R(z) : partie réelle de zb=Im(z) : partie imaginaire de z

2.1.1 Plan de Gauss

D'après la définition, un nombre complexe est formé d'un couple de nombre réels (a,b) reliés par la relation z=a+ib.

On peut alors les représenter sur un plan, appelé plan de Gauss.

image-20211029110445325

Avec cette représentation, on interprète a comme la composante de z sur l'axe des réels et b comme la composante de z sur l'axe imaginaire (axe formé de tous les nombres αi, avec αR).

2.1.2 Module et argument

Avec l'introduction du plan de Gauss, on peut alors s'intéresser à la distance entre l'origine O(0,0) et z ainsi qu'à l'angle que forme le segment OZ avec l'axe des réels. `

image-20211029111106788

r est le module de z, noté |z|

φ est l'argument de z, noté arg(z)

 

En connaissant |z| et arg(z) on peut retrouver la partie réelle et imaginaire par les relations classiques :

R(z)=a=|z|cos(arg(z))Im(z)=b=|z|sin(arg(z))

De la même manière, en connaissant R(z) et Im(z), on peut retrouver |z| et arg(z) par :

r=|z|=a2+b2φ=arg(z)={arctan(ba) si a>0arctan(ba)+π si a<0

Dans le cas particulier où la partie réelle est nulle (z=ib), on a alors :

{π2 si a=0 et b>0π2 si a=0 et b<0

2.1.3 Opérations de base sur les nombres complexes

1. Egalité

Deux nombres complexes z1 et z2 sont égaux si et seulement si leurs parties imaginaires sont égales et leurs parties réelles le sont aussi.

z1=z2{R(z1)=R(z2)Im(z1)=Im(z2)

2. Somme et différence

Soient z1=a1+ib1 et z2=a2+ib2.

On définit la somme et différence de z1 et z2 par :

z1+z2=(a1+ib1)+(a2+ib2)=(a1+a2)+i(b1+b2)z1z2=(a1+ib1)(a2+ib2)=(a1a2)+i(b1b2)

On voit qu'on fait la somme ou la différence des parties réelles puis imaginaires.

Dans le plan, cela revient à faire une translation :

image-20211029112314008

 

3. Multiplication par un réel

Soient z1=a+ib et αR, on définit :

z2=αz1=α(a+ib)=αa+iαb

Dans le plan il s'agit d'une homothétie :

image-20211029113138052

 

4. Multiplication par un complexe

Soient z1=a+ib et ω=α+iβ , on définit z2=ωz1 par :

z2=ωz1=(α+iβ)(a+ib)=αa+iαb+iβa+i21βb=(αaβb)+i(αb+βa)

Dans le plan de Gauss, la multiplication de deux nombres complexes consiste à :

  1. multiplier leur modules
  2. additionner leurs arguments

 

C'est-à-dire que :

z=z1z2|z|=|z1||z2|arg(z)=arg(z1)+arg(z2)

5. Conjugaison complexe

Soient

z1=a+ib et z1=aib

Alors z1 et z1 sont conjugués complexes l'un de l'autre.

On a alors que :

|z|=|z|arg(z)=arg(z)

On voit que pour trouver le conjugué complexe d'un nombre, il suffit de changer le signe de sa partie imaginaire.

Dans le plan de Gauss, il s'agit d'une symétrie par rapport à l'axe des réels.

Propriétés du conjugué complexe
1.zz=|z|22.(z)=z3.(z1+z2)=z1+z24.(z1z2)=z1z25.(z+z)=2R(z)6.(zz)=2Im(z)7.(z)n=(zn)

6. Quotient de deux nombres complexes

z1z2=z1z2z2z2=1=1|z2|2car z2z2=|z2|2z1z2

On sait multiplier deux nombres complexes entre eux ainsi que multiplier un complexe par un réel, on est donc capable de calculer cette expression !

 

Conclusion : Pour diviser deux nombres complexes, il est très avantageux de multiplier numérateur et dénominateur par le conjugué complexe du dénominateur.

 

Si deux nombres complexes sont donnés par leur module et leur argument, leur quotient est donné par le quotient des modules et la différences des arguments.

Autrement dit :

z=z1z2{|z|=z1z2argz=arg(z1)arg(z2)

2.2 Forme polaire

Au lieu de représenter les nombres complexes de manière cartésienne, càd selon des coordonnées (a,b) sur le plan de Gauss, on peut représenter le nombre z selon sa distance r à l'origine ainsi que selon l'angle θ que forme droite Oz avec l'axe Ox.

Pour l'instant, on a

2.2.1 Formules d'Euler et de De Moivre

Selon des résultats d'analyse, on peut poser grâce aux séries de Tylor :

ex=1+x1!+x22!+x33!+x44!+...+xnn!+ ...sin(x)=xx33!+x55!x77!± ...cos(x)=1x22!+x44!x66!± ...

On va utiliser la définition de l'exponentielle pour définir l'exponentielle complexe.

On pose x=iθ.

Alors :

eiθ=1+iθ1!+i2θ22!+i3θ33!+i4θ44!+i5θ55!+i6θ66!+i7θ77!...

Mais on sait que i2=1,i3=i,i4=1,i5=i, ...

Donc :

eiθ=1+iθ1!θ22!iθ33!+θ44!+iθ55!θ66!± ....=(1θ22!+θ44!θ66!+θ88!± ...)cos(θ)+i(θ1!θ33!+θ55!θ77!± ...)sin(θ)

On obtient le résultat fondamental suivant :

eiθ=cos(θ)+isin(θ)

On appelle donc la forme polaire d'un nombre complexe z :

z=reiθ

Formule de De Moivre

(cos(θ)+isin(θ))n=(eiθ)n=einθ=cos(nθ)+isin(nθ)

Grâce à la formule de Moivre, on peut poser :

eiθ+eiθ=2cos(θ)eiθeiθ=2isin(θ)

Ce qui nous permet d'écrire les fonctions trigonométriques avec des exponentielles :

cos(α)=eiα+eiα2sin(α)=eiαeiα2i

2.2.2 Nombres complexes sous forme polaire

image

a=rcosθb=rsinθ
z=a+ib=rcosθ+irsinθ=r(cosθ+isinθ)=reiθ

 

On a donc :

z=reiθ

avec r=|z| et θ=arg(z)

 

Passage de la forme cartésienne à la forme polaire

On a z=a+ib

r=|z|=zz=(a+ib)(aib)=a2+b2θ={arctan(ba)si a>0arctan(ba+π)si a<0

Passage de la forme polaire à la forme cartésienne

On a z=reiθ=rcos(θ)+irsin(θ)

z=a+ib

avec

a=rcos(θ)b=rsin(θ)

2.2.3 Opérations

Egalité

r1eiθ1=r2eiθ2{r1=r2θ1=θ2+k2π,kZ

Conjugué complexe

z=reiθz=reiθ

Module

|z|=|reiθ|=r

Argument

arg(z)=arg(reiθ)=arg(rcos(θ)+irsin(θ))=arctan(rsin(θ)rsin(θ))=arctan(tan(θ))=θ

 

Produit

z1z2=r1eiθ1r2eiθ2=r1r2ei(θ1+θ2)

 

Quotient

z=reiθ=z1z2=r1eiθ1r2eiθ2=r1r2ei(θ1θ2)

 

Puissance entière d'un nombre complexe

Soient nN et z=reiθ

Alors :

zn=rneinθ

2.2.4 Racine d'un nombre complexe

Les racines nième d'un nombre complexe z sont les nombres complexes wk,kZ solutions de l'équation :

z=wn

Avec z=Reiθ connu.

On peut écrire w sous forme polaire : w=reiφ.

Nos inconnues sont alors r et φ.

On remplace dans l'équation :

Reiθ=rneinφ{rn=Rr=Rnnφ=θ+k2πφ=θn+k2πn

Donc

wk=Rnei(θn+k2πn)

On compare w0 et wn :

w0=Rneiθnwn=Rnei(θn+2π)=w0

On voit alors que :

w0=wnw1=wn+1w2=wn+2....

Cela montre qu'il existe n racines nième de z.

 

2.2.5 Racines complexes dans le plan de Gauss

A COMPLETER

 

2.3 Théorème fondamental de l'algèbre

2.3.1 Rappel

Dans l'ensemble des nombres réels, tout polynôme peut se factoriser en produits de polynômes de 1er degré et de polynômes de 2e degré dont le delta est négatif.

2.3.2 TFA

Soit a0,a1, ..., an des nombres complexes.

Soit le polynôme de degré n, en z

Pn(z)=a0z0+a1z1+a2z2+...+anzn=k=0nakzk

Alors il existe exactement n solutions réelles ou complexes à l'équation Pn(z)=0

.

2.3.3 Corollaire 1 - factorisation complète

Un polynôme en zC de degré n peut toujours se factoriser en n polynômes réels ou complexes de degré 1 :

Pn(z)=a0z0+a1z1+a2z2+...+anzn=a0(zz1)(zz2)...(zzn)

ziC sont les racines de Pn(z).

2.3.4 Corollaire 2 - racines conjuguées

Soient a0,a1,...,anR

Soit aussi le polynôme

Pn(z)=a0z0+a1z1+a2z2+...+anzn=k=0nakzk

On a alors que si zi est une racine complexe de Pn(z), alors zi en est aussi une.

Pn(zi)=0Pn(zi)=0

ziC.

2.4 Fonction de la variable complexe

2.4.1 Définition

Une fonction de la variable complexe f, aussi dite fonction complexe, est une fonction qui associe à chaque nombre complexe z, un autre nombre complexe w=f(z).

2.4.2 Représentation graphique

Contrairement aux fonction réelles, il n'est pas possible de dessiner le graphe d'une fonction complexe.

En effet, il faudrait une représentation en 4 dimensions !

On peut au mieux dessiner deux plans complexes : l'un représentant le domaine de départ et l'autre l'ensemble d'arrivée.

On peut par exemple représenter l'image d'une grille régulière et orthonormée par la fonction complexe f et observer les transformations géométriques qu'elle subit.

 

Exemple

Soit la fonction complexe w=f(z)=iz.

z=rexp(iφ)f(z)=iz=exp(iπ2)rexp(iφ)=rexp(i(φ+π2))

image-20211119101002829

On trouve les images en ajoutant π2 aux arguments des pré-images, c'est donc une rotation de +π2.

2.5 Lieux géométriques dans le plan de Gauss

Dans le plan cartésien (Ox,Oy), une équation de la forme F(x,y)=0 définit implicitment une courbe dans le plan :

image-20211119102209445

Dans le plan de Gauss, il en est de même pour les équation de la forme f(z)=0.

Pour pouvoir dessiner la courbe définie par f(z)=0, il faut trouver la relation entre x=R(z) et y=Im(z) que cette équation implique (F(R(z),Im(z))=0)

On peut aussi trouver la relation entre |z| et arg(z) que l'équation f(z)=0 implique. (F(|z|,arg(z)))